Qu’est ce que l’aromathérapie ? En quoi ses propriétés et ses vertus peuvent-elles nous accompagner dans notre vie de tous les jours ? Et comment les huiles essentielles peuvent-elles aider, soigner, nos chats, nos chiens, sans leur nuire ?

Les odeurs de la vie courante ont une fonction vitale. L’odorat est un sens que nous connaissons, mais que nous avons tendance à négliger, tant il fait partie intégrante de notre système vital. Il suffit pourtant d’un simple rhume pour se rendre compte de l’importance de ce sens. Privé d’odorat, nous sommes perdus dans une jungle inconnue. Manger du coton, ne plus sentir la bonne odeur du plat qui mijote, sont les première expériences désagréables. Mais que l’odeur de roussi d’un feu débutant nous échappe et … peut-être le début d’un incendie. L’odorat est donc bel et bien un sens vital. Un chien, un chat, privé d’odorat devient rapidement un « légume apathique ». Par nos narines, nous percevons des messages, bons ou mauvais, qui influencent nos états d’âme et guident inconsciemment notre mode de fonctionnement. Vous avez toutes et tous une odeur qui vous rappelle tel ou tel souvenir. Nous connaissons tous des individus qui sont très intolérants à certaines odeurs … que nous adorons, nous. Travailler avec l’aromathérapie, c’est aussi avoir du nez. Quand on est enrhumé… on ne peut plus travailler, en somme, car on ne sait plus reconnaître la qualité et l’authenticité de ce qu’on respire, impossible de sentir si l’huile essentielle est pure, ou « trafiquée ».

L’aromathérapie, elle, cette thérapie par les huiles essentielles, utilise ces « mémoires olfactives » pour agir en surface ou en profondeur sur notre bien-être d’abord, sur notre santé ensuite. En stimulant le système nerveux, les arômes des huiles essentielles lancent un ordre d’auto-régulation. Plus précisément, l’aromathérapie prépare le corps à lutter contre la maladie en stimulant le réflexe d’auto-guérison et en modifiant la structure chimique des liquides corporels (salive, sang, lymphe). Les huiles essentielles ont également une influence sur les sécrétions hormonales, sur l’équilibre endocrinien et sur les réactions neurovégétatives corporelles.

Les japonais l’ont bien compris, eux qui diffusent dans les bureaux des huiles essentielles choisies pour leurs vertus apaisantes, relaxantes, de détente. Le stress, la tension, disparus, le travail devient plus aisé, donc le rendement meilleur et l’ambiance agréable au travail. Essayez, vous aussi, en rentrant harassé de votre journée de labeur, de diffuser une huile essentielle de citron vert, de mandarine, de vétiver, dans votre maison. Les effets sont surprenants de rapidité et d’efficacité A quand les cabinets médicaux et les cabinets vétérinaires qui diffuseront des synergies d’huiles essentielles adaptées à la saison ? De plus, cela aurait des effets très bénéfiques en terme d’effets antiseptiques, antibactériens, antiviraux, car les huiles essentielles sont puissantes, et tout à fait supportables pour le fin odorat de nos chats, de nos chiens, à conditions d’être dosées avec justesse.

I. Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?

Comme leur nom ne l’indique pas, les huiles essentielles ne contiennent pas de corps gras, a contrario des huiles végétales obtenues avec des pressoirs (huile de tournesol, de maïs, d’olive, d’amande douce, etc.). Il s’agit en fait de la sécrétion naturelle élaborée par le végétal et contenue dans les cellules de la plante, soit dans le calice, la tige, l’écorce ou tout autre partie (ce qu’on apelle : « l’organe producteur » – OP).

L’huile essentielle est obtenue par la distillation de la plante en alambic.

Selon l’huile désirée, on prendra tout ou partie d’une plante spécifique pour en extraire la quintessence, la structure biochimique, afin de la capturer à des fins médicales ou hygiéniques. La composition des huiles essentielles est très complexe. Terpènes, aldéhydes, cétones, phénol, lactones, esters, sont des composants moléculaires que l’on retrouve dans les huiles essentielles. Ils sont le chémotype, ou spécificité biochimique de chaque plante utilisée, sorte de carte d’identité individuelle et personnelle. Très volatiles, ces molécules permettent que les huiles essentielles ne rancissent pas, soient solubles dans l’huile et dans l’alcool, mais pas dans l’eau (JAMAIS dans l’eau…y compris celle du bain, sans avoir dilué auparavant)

II. Comment se fabrique un flacon d’huile essentielle ?

Il existe plusieurs méthodes d’extraction des huiles essentielles. Le procédé le plus courant est la distillation à la vapeur d’eau. Trois cuves sont reliées entre elles par de minces tubes. La première cuve reçoit de l’eau et la seconde les plantes. L’eau est doucement chauffée et la vapeur passe dans la cuve contenant les plantes. La vapeur circule à travers les plantes et se charge des principes actifs. Puis elle s’échappe par un long tuyau fin en forme de serpentin qui baigne dans un récipient d’eau froide. La vapeur, ainsi refroidie, se condense en gouttelettes et arrive dans la troisième cuve = l’essencier. Les HE (Huiles Essentielles) étant plus légères que l’eau, il suffit de les récupérer en surface, tandis que l’eau qui se trouve en dessous sera utilisée pour créer des eaux florales et des hydrolats.

L’expression mécanique à froid = C’est la méthode utilisée pour prélever l’HE des zestes d’agrumes (citron, orange, pamplemousse..). On presse, on récolte.
L’enfleurage = C’est une méthode qui n’est plus guère utilisée (coût, travail, rendement moindre). Il s’agissait de placer les fleurs sur un corps gras purifié et de laisser les arômes pénétrer le corps gras. Une fois l’arôme des fleurs « pompé », on les retirait et on remettait des fleurs fraîches, jusqu’à saturation du corps gras. La pommade ainsi obtenue, il suffisait de la nettoyer, puis d’y ajouter de l’alcool. Au bout de 24 heures, le corps gras et les huiles essentielles étaient séparés. Il ne restait plus qu’à recueillir la précieuse huile essentielle.

III. Quelles huiles essentielles utiliser ?

Pour un usage aromathérapeutique, qu’il soit à visée médicale ou pour un simple bien-être olfactif, seules les essences naturelles conviennent. Il en existe sur le marché qui sont entièrement synthétiques, hélas. Les essences naturelles possèdent des propriétés moléculaires spécifiques, ce fameux chémotype, cette carte d’identité impossible à recréer en laboratoire. Ainsi, une huile de citron ou de lavande de synthèse sentira délicieusement bon, mais n’aura aucun effet réel sur votre santé, si ce n’est peut-être vous intoxiquer légèrement ou vous donner la migraine. Dans le cas d’autres espèces que la lavande et le citron, ça peut devenir par contre très dangereux. Ainsi, les huiles essentielles de qualité doivent être rigoureusement pures. Une goutte sur un papier buvard ne doit pas laisser de trace durable en séchant. Soyez vigilant lors de l’achat de vos huiles essentielles. Elles doivent être porteuses de la mention HBBD = Huile Botaniquement et Biochimiquement Définie (c’est à dire porter le nom de l’espèce exacte en latin, son chémotype, sa provenance)

Il faut aussi savoir que la même plante offrira une huile aux vertus différentes selon son origine. Ainsi, par exemple, le romarin marocain présente une biochimie très différente du romarin provençal, espagnol ou corse. C’est aussi cela le chémotype.

Il est également important de savoir différencier les espèces d’une même plante. Prenons par exemple la lavande (lavandula angustifolia ou vera) = on la connaît bien sous ce nom, mais elle existe également sous le nom d’aspic (lavandula latifolia). La première est la fleur femelle et la seconde est la fleur mâle. Ses feuilles sont plus larges et son parfum légèrement camphré. De plus, l’aspic mûrit plus tard dans la saison. L’hybridation des deux fournit le lavandin (lavandula hybrida c.abrialis). Comprenez-vous ? L’HE de lavandin n’aura pas les mêmes propriétés que l’HE de lavande vraie. D’où l’importance de la différentiation des espèces, notamment en connaissant leur nom botanique en latin.
Pour rester dans l’exemple de la lavande, sachez que lavandula angustifolia aide en cas d’hypertension artérielle, de tensions nerveuses, d’anxiété et d’angoisses, que lavandula latifolia calme la toux et est un anti-viral doux, et que lavandula hybrida c.abrialis régénère la circulation et surtout décontracte les muscles. Pratique, ces noms en latin, non ?

IV. Où et comment conserver les huiles essentielles ?

Pour commencer, inutile de vous préciser de ne jamais laisser des HE à la portée des enfants. Risque d’empoisonnement, de brûlures et autres séjours du genre aux urgences. Idem pour les animaux.

Une huile de bonne qualité se conserve parfaitement durant plusieurs années si vous les entreposez de façon correcte. La première précaution à prendre est de systématiquement bien visser le bouchon. Les HE sont très volatiles et en refermant mal le flacon, les arômes s’échappent.

Le lieu idéal pour entreposer sera frais et sombre afin d’empêcher les HE de s’oxyder et de se transformer en résine. L’armoire à pharmacie est le lieu idéal. Les HE ont la faculté de « ronger » le plastique. Aussi garderez-vous les flacons debout, afin de protéger le bec compte-goutte et le bouchon, souvent en matière plastique.

V. L’aromathérapie = une médecine si douce que cela ?

Ne tombez pas dans le piège de penser que les médecines naturelles sont toutes des médecines douces. Sans vouloir dramatiser, les huiles essentielles ont un pouvoir thérapeutique certain, puissant, et si elles sont utilisées en surdosage, à mauvais escient, ou par méconnaissance de leurs propriétés inhérentes (certaines ne se diffusent pas, comme celle de girofle, d’autres se diffusent uniquement à raison de 2-3 gouttes par 24H, comme celle de menthe poivrée) elles peuvent mener à des effets indésirables importants. Ne sous-estimez jamais les effets des huiles essentielles. Vous risqueriez des créer des conflits émotionnels ou physiques graves. Toute thérapie devra être supervisée par un aromathérapeute ou tout spécialiste formé à ce genre de discipline. Il est donc évidemment peu prudent d’utiliser les huiles essentielles en auto-médication sans y avoir été au préalable dûment formé.

Les nourrissons et enfants de moins de 3 ans, les femmes enceintes, les épileptiques, les jeunes animaux (chiots, chatons), ceux de tout petit poids (rongeurs) doivent s’abstenir d’utiliser ce genre de thérapie par voie interne (ou locale également chez la femme enceinte et la femelle gestante). Les huiles essentielles sont très concentrées et peuvent entraîner une intoxication. Au risque de se répéter, il est important de connaître les dangers de toute thérapie, quelle qu’elle soit ! C’est la médecine naturelle la plus puissante qui existe.
Pour avoir une idée de l’efficacité des huiles essentielles, sachez par exemple que les HE de Thym (surtout à thymol) et de Tea-tree (melaleuca alternifolia) détruisent le colibacille « escherichia coli », bactérie vivant normalement dans l’intestin mais pouvant contaminer l’environnement (gastro-entérite, infections urinaires…).

VI. Mode d’application des huiles essentielles

Les huiles essentielles (mais pas toutes) s’utilisent soit en inhalation chez l’humain, soit en fumigation chez l’animal, stimulant les centres olfactifs et répercutant ces effets sur le psychique et l’organisme (via la respiration), soit en local, compresse ou friction. Certaines HE étant parfois photosensibles, il faudra alors les diluer afin de prévenir toute irritation ou allergie. Il existe des pommades odorantes, très justement dosées, permettant une application aisée du produit. Nous tenons à rappeler qu’il est dangereux de réaliser des inhalations pour les animaux. Certains sites, comme certains vétérinaires, les préconisent, hélas, mais ceci reste une pratique à la fois irrespectueuse et pouvant entrainer une toxicité importante par la proximité des huiles essentielles (souvent brûlantes lors d’une inhalation) avec la face du caht, ou du chien.

Certaines huiles essentielles peuvent s’appliquer en massages doux, directement sur la peau, dans le cas des maladies de la peau chez le chien, ou de certaines maladies respiratoires chez le chat. Mais toutes les huiles essentielles ne peuvent pas s’appliquer sur la peau, et si elles sont mal choisies, elles risquent de provoquer des lésions cutanées, ou des dépilations de la fourrure. Certaines doivent être diluées dans un peu d’huile végétale, en fonction du problème de santé rencontré par le chat, ou le chien. Il faut aussi être très vigilant concernant tout ce qui se dit ici et là à propos des huiles essentielles pour le chat, ou pour le chien, car la plupart du temps, il s’agit de conseils adaptés aux humains qui ont été transposés aux animaux ; mais les animaux ne sont pas des humains, et leur métabolisme ne fonctionne pas de la même façon. Nous vous recommandons la plus grande prudence si vous souhaitez utiliser les huiles essentielles.

Les HE ont un extraordinaire pouvoir de pénétration. En appliquant certaines d’entre elles sur la peau, à condition de s’être assuré qu’elles sont bien destinées à cet usage pour éviter tout risque de brûlure, il suffit de quelques heures pour en retrouver des traces dans les urines. Entre-temps, les principes de la plante auront pénétré les tissus par voie sanguine.

Résumé
• Utilisez toujours des HE qui sont certifiées et non-testées sur les animaux (sur le flacon, il faut pouvoir lire le nom de l’espèce en latin + chémotype + provenance)
• N’utilisez pas les HE en auto-médication
• Demandez conseil à votre spécialiste aromathérapeute

Article suivantCoryza du chat : comment traiter la grippe naturellement ?